L'Angoumois dans tous ses états ...
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Histoire
Blasons de la charente Personnages célèbres de Charente
L a présence de l'homme en Charente s'affirme dès le paléolithique, ce dont témoignent des vestiges retrouvés dans différents gisements (Montgaudier, la Chaise de Vouthon, la Grotte du Placard).
O n croit que la contrée dont se compose le département de la Charente fut habitée originairement par les Agesinates, tribu de la grande confédération des Santones. Ils firent sans doute partie de l'antique expédition des Carte des tribus Celtes
Celtes en Italie et durent contribuer aussi à la fondation de Mediolanum, Milan.
Carte du commerce des Pictes et des Santones L es Santones étaient certainement "clients" des Pictes, installés au Nord. La nation Picte regroupait de nombreux "clients", dans le sens de protégés, derrière elle. Les Santones
utilisaient le symbole de la nation Picte, la main ouverte, sur leurs monnaies. A moins que la main ouverte soit justement le symbole de l'union picto-santone.
L a nation Picte s'associera avec les Santones et formeront ensemble une puissante fédération, dont l'objectif était le contrôle du commerce vers les îles Britanniques à partir des estuaires
de la Loire et de la Gironde. Toutefois, malgré plusieurs dolmens encore debout dans le pays, il n'y a rien de bien certain ni de bien authentique dans les faits antérieurs à la conquête romaine.
E n 53 av. J.C. Les Romains conquirent l'Angoumois sous César.
C 'est en vain que leur territoire fut préservé par les armes romaines d'une double invasion des Helvètes et des Teutons. C'est en vain que les villes furent embellies, les arts encouragés, le commerce protégé, la circulation facilitée par la création de routes nouvelles. Rien ne put désarmer les rancunes obstinées de l'esprit national.
Sans parler de plusieurs séditions locales, les Santones, qui avaient fourni un contingent de 12 000 hommes à Vercingétorix, dans l'armée de secours chargée de débloquer le siège d'Alésia, ne se laissèrent pas décourager par leurs constantes défaites; on les vit encore sous Auguste livrer à Messala Corvinus une sanglante bataille non loin de l'Océan. Pour chercher à déraciner cette nationalité tenace, la politique des empereurs eut recours à son moyen habituel : elle changea les divisions territoriales. De la Celtique Lyonnaise, le pays des Santones passa dans la seconde Aquitaine. La trêve fut de courte durée. Un siècle à peine s'écoula entre l'apaisement des révoltes du peuple conquis et les premières apparitions des barbares, ses nouveaux maîtres.
 
Carte de la Gaule avant 58 Carte de la Gaule après la réorganisation Romaine
 
L a voie de la romanisation est ouverte, le parti romain sortant grand vainqueur, l'aristocratie adopte la romanité facilement. Mais le peuple et les campagnes restent celtiques. Les Santons ne sont pas soumis à l'impot, mais ils perdent le territoire de l'estuaire de la Gironde, au profit des Bituriges Vivisques qui sont eux, déportés.
 
D dès les commencements du IVe siècle, les pirates saxons apparaissent sur les rivages de la mer et à l'embouchure des rivières. Les Francs, dont l'heure, n'est pas encore venue, menacent déjà le Nord. Les Wisigoths disputent aux Romains les régions occidentales et méridionales, dont ils finissent par rester maÎtres. C'est au
milieu de ces symptômes de dissolution et de transformation que le christianisme pénètre et s'implante dans le pays. Il dut trouver les cœurs des Agésinates disposés à la foi nouvelle, puisque l'Angoumois, qui avait eu pour premier apôtre saint Martial, et pour premier évêque saint Ausone, qu'il ne faut pas confondre avec le poète, possédait, en 379, un siège épiscopal occupé alors, selon Grégoire de Tours, par Dynamius.
 
C onnue dès le Vème siècle sous le nom de "Iculisma" puis d'"Engolisma", l'Angoumois a subi la ruée des invasions, Wisigoths, Francs, Sarrazins et Normands.
E n 419 Honorius la légua aux Wisigoths: "depuis la rivière Loyre jusqu'aux Pyrénées". Carte de la Gaule à l'avénement de Clovis Ier
O n sait quels ravages les doctrines d'Arius, encouragées par les princes Wisigoths, exerçaient dans leurs possessions. Les évêques se liguèrent avec les chefs francs, qui
étaient restés orthodoxes. Clovis exploita habilement l'alliance qui lui était offerte. Le succès de ses armes et l'éclatante victoire de Vouillé couronnèrent l'œuvre préparée par sa politique, et l'Aquitaine, dont notre province faisait partie, fut incorporée dans le nouvel empire franc.
Portrait de Clovis Ier E n 507, le roi Clovis vainquit les Wisigoths à Angoulême et fit raser les murailles de la ville.
L 'existence de l'Angoumois, comme province distincte, est constatée à cette époque par la création de comtes qui y représentaient le pouvoir du roi, et par l'acte de partage qui suivit la mort
de Clotaire. L'Angoumois entrait dans l'héritage de Sigebert, roi de Metz, tandis que la Saintonge et l'Aunis, les pays voisin, étaient affectés à Caribert, roi de Paris. Ses successeurs continuèrent la lutte contre les Wisigoths, les chassèrent d'Aquitaine, rebâtirent les murailles, installèrent des Comtes dans chaque ville provinciale.
 
Sigebert Ier, roi de Metz
 
L 'Angoumois fut mêlé à toutes ces guerres; mais le fanatisme, les traditions et l'intérêt, qui poussèrent si avant Toulouse et Bordeaux dans cette querelle, eurent moins d'action sur les habitants de la province qui nous occupe. Nous n'avons pas guerre aux Francs, disaient-ils, et, trop désireux peut-être de voir la paix rétablie,
ou, du moins, trop peu scrupuleux sur les moyens d'y parvenir, ils mirent à mort le malheureux Waïfre, le dernier et intrépide descendant des ducs, qui, vaincu et fugitif, était venu chercher un asile auprès d'eux.
 
Portrait de Charlemagne
M algré la garantie que semblait offrir cette attitude, il paraît que Charlemagne ne regardait pas comme sans danger le pouvoir provincial aux mains des hommes du pays. Il les remplaça tous par des seigneurs francs dans le voyage qu'il fit en Aquitaine pour y organiser sa dernière expédition d'Espagne, dans laquelle périt
Roland. C'est à Angoulême qu'il rassembla son armée, et parmi ses plus illustres compagnons, l'histoire a conservé les noms des membres de trois familles de l'Angoumois, qui s'acquirent un grand renom de vaillance dans les guerres de cette époque. C'étaient les Achard, les Tison et les Voisin.
 
Portrait de Pépin le Bref E n principe, les rois de France possédèrent l'Angoumois, mais les Comtes y exercèrent une autorité rarement soumise à celle du souverain. En 762, Pépin le Bref dut guerroyer contre le Comte d'Aquitaine et fit raser les
murailles d'Angoulême et de Périgueux. Ce qui facilita peu après, l'occupation des Normands.
 
L ors du partage de l'empire entre les fils de Louis le Débonnaire, Pépin, roi d'Aquitaine, institue, en 839, des comtes pour gouverner les provinces de son royaume. Il met à la tête de l'Angoumois un seigneur d'un rare
mérite et d'une valeur éclatante, Turpion, qui devient la souche des comtes d'Angoulême, si puissants pendant une grande partie de la période féodale. Turpion, comme tous les fondateurs de dynastie à cette époque, établit sa réputation et son crédit par son zèle à défendre sa province contre les agressions étrangères et par ses exploits contre les Normands.
 
E n 866, Charles le Chauve donna l'Angoumois et le Périgord à Vulgrin de Lusignan qui devint Comte héréditaire avec mission de chasser les Normands. Son fils, Aldouin, rebâtit les murailles d'Angoulême.
 
L 'un de ses descendant, Guillaume, prit en 929, le nom de Taillefer pour avoir pourfendu d'un seul coup d'épée la cuirasse et le corps de Stonius le chef des Normands. Sous la domination des Taillefer l'Angoumois, partagé entre les membres de la famille, fut tour à tour associé à la couronne d'Angleterre et à celle de France
jusqu'à ce qu'il revint, enfin, définitivement, après 441 ans de luttes, à la couronne de France sous Philippe le Bel en 1308.
 
P endant ces quatres siècles, les successeurs de Taillefer maintiennent et agrandissent, la puissance de leur maison. Guerroyant contre leurs voisins les comtes de Saintes et de La Marche, contre les seigneurs d'Archiac et de Bouteville. Etendant leurs domaines aux dépens des ducs d'Aquitaine, comme les seigneurs d'un rang plus
élevé le faisaient eux-mêmes aux dépens de la royauté. Expiant leurs méfaits trop criants, leurs usurpations trop flagrantes par quelques voyages en Palestine et couronnant enfin l'ambition traditionnelle de leur famille, par le mariage du comte Geoffroy, surnommé Taillefer, avec Pétronille d'Archiac et de Bouteville, la plus riche héritière de la Saintonge et de l'Angoumois, en 1148. La reconstitution sérieuse du duché d'Aquitaine par Guillaume Tête-d'Étoupe, comte de Poitiers, la réunion d'immenses domaines aux mains d'Éléonore, son héritière, l'union de cette princesse avec Louis VII le Jeune, son divorce, puis son second mariage avec Henri Plantagenêt, ouvrent une nouvelle phase de l'histoire de l'Angoumois.
 
R ien de plus confus, de plus variable que la politique des seigneurs de nos provinces occidentales pendant cette lutte longue et désastreuse de la France et de l'Angleterre, qui commence à Louis le Jeune et ne finit qu'à Charles VII. Les intérêts aquitains s'effacent, le sentiment de la nationalité française n'existe pas encore. Les
princes anglais, par leurs alliances, par leur origine, par les traités, avaient des droits trop oublies par l'histoire, mais qui durent ne pas être sans valeur aux yeux des contemporains. Een outre, leur valeur dans les combats, le libéralisme de leur administration purent souvent faire illusion sur la légitimité de leurs prétentions. On comprend donc, sans pouvoir l'excuser absolument, que dans ce chaos, au milieu de toutes ces incertitudes, l'intérêt ait été le guide le plus habituel des barons aquitains. La difficulté de la situation rend d'autant plus méritoire la conduite des comtes d'Angoulême, qui, sauf quelques circonstances exceptionnelles, restèrent fidèles à la cause nationale.
 
E n 1168 et 1175, Guillaume IV prit part à la lutte des grands vassaux ligués contre Henri II d'Angleterre.
E n 1194, Aymar Taillefer s'allie à Geoffroy de Rancon pour recommencer la guerre contre Richard Cœur de Lion, et, quelques années plus tard, il refuse à Jean sans Terre la main de sa fille et unique héritière, Isabelle, pour la marier Portrait de Jean-sans-terre
à Hugues de Lusignan, comte de La Marche.
E lle fut enlevée (?) sur le parvis de la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, juste avant son mariage avec Hugues de Lusignan, par le roi d'Angleterre Jean sans Terre, avec lequel elle se mariera, devenant ainsi reine d'Angleterre.
Vingt ans plus tard, à la mort du roi Jean, elle revint à Angoulême pour finalement se remarier avec le fils de son ancien fiancé, pour former un petit état féodal réunissant l'Angoumois et la Marche (au nord-est de l'Angoumois).
 
A  la mort d'Isabelle en 1245, les Lusignan recueillirent l'héritage et devinrent ainsi comte d'Angoulême.
 
P uis, lorsque le célèbre arrêt de confiscation est prononcé contre le monarque anglais, pour le punir d'avoir dépouillé son neveu, Arthur de Bretagne, Aymar, quoique déjà vieux, se met à la tète des seigneurs disposés à assister Philippe-Auguste dans l'exécution de la sentence.
 
L es descendants de cet ennemi acharné de l'Anglais furent moins belliqueux que leur ancêtre, mais ils semblent avoir hérité de ses sympathies pour la monarchie française. Le second mariage d'Isabelle avait réuni dans les mains des Lusignan les deux comtés de la Marche et de l'Angoumois. Hugues XIII, qui n'avait point
d'enfants, engagea la Marche à Philippe le Bel, en 1301, pour une somme d'argent considérable et assura au roi tant d'avantages par bon testament, qu'à sa mort le prince put écarter sans peine les prétentions des collatéraux et réunir à la couronne les deux provinces, en 1303.
 
Lusignan
 
C e fut donc dans la personne de Hugues XIII et de Guy de Lusignan que s'éteignit la dynastie des comtes féodaux de l'Angoumois. Les princes qui, depuis, portèrent ce titre ne le possédèrent que comme apanage. C'est ainsi que Charles IV le Bel le conféra à sa nièce, Jeanne de Navarre, et que plus tard, de 1322 à 1496, nous en
voyons successivement revêtus Charles d'Espagne, favori de Jean le Bon, le duc de Berry et le duc d'Orléans, frère et second fils de Charles V, puis Jean et Charles d'Orléans, héritiers du duc. Le retour de l'Angoumois au domaine royal ne l'avait pas mis à l'abri des chances de la guerre, qui continuait plus calamiteuse et plus acharnée. L'épée de Du Guesclin avait bien maintenu pendant quelque temps la domination française dans nos provinces. Mais de cruels désastres avaient succédé à ces jours de gloire.
 
La France du traité de Bretigny
 
P endant la captivité du roi Jean, l'Angoumois était tombé au pouvoir des Anglais. Le traité de Brétigny avait ratifié cette conquête en 1360. En 1361, Angoulême devint la capitale et le séjour habituel du Prince Noir. Mais les Angoumoisins offrirent une louable résistance à leurs occupants et les chassèrent. En reconnaissance, Charles V
leur octroya de nombreux privilèges le droit d'élire un Maire, 12 échevins, 12 conseillers, 75 Pairs auxquels il donna des titres de noblesse. Il déchargea les habitants des Tailles, Aides, Impositions de toutes sortes. Ces dispositions furent reconnues et étendues par ses successeurs et les habitants d'Angoulême ont joui pendant des siècles de ces privilèges.
 
M ais c'est à Charles VII qu'appartient la gloire d'avoir enfin rendu l'Angoumois à la France en 1373. Il fût donnée à une branche cadette des Valois-Orléans.
Portrait de Charles d'Orléans E n 1487, sous Charles VIII, la conjuration de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, contre lequel le roi fut obligé de marcher à la tête d'une armée, accompagné de sa
soeur, Anne de Beaujeu. Le duc fit sa soumission : on lui pardonna. Il venait d'épouser Louise de Savoie, et de cette union naquit, au château de Cognac, en 1494, François, qui, avant de régner sous le nom de François Ier, porta comme son père le titre de comte d'Angoulême.
S a soeur, Marguerite d'Angoulême, marquera les belles lettres Françaises (l'Heptaméron) et s'entourera, au château d'Angoulême (actuel Hôtel de Ville) de poètes et de lettrés. Le développement de l'imprimerie Portrait de Marguerite d'Angoulême.gif
(naissance des forges et moulins à papier), introduite à Angoulême à la fin du XVème siècle, accompagnera cette renaissance (nombreux châteaux de l'époque, dont celui de la Rochefoucauld).
Portrait de François Ier L e 1 janvier 1514, un Comte d'Angoumois devint roi sous le nom de François 1er.
E n 1515 il érigea en duché-pairie le comté dont il avait été titulaire, et il en fit hommage à sa mère, qui fut la première duchesse d'Angoulême.
 
E n 1516, il donna droit d'Université à la ville d'Angoulême ( il lui sera retiré en 1625) avec tous les privilèges accordés à Paris, Poitiers et Toulouse: "C'est un grand malheur pour ce pays que les privilèges d'Université n'aient pas eu d'exécution."
 
L es nombreux témoignages de bienveillance et d'affection que François Ier donna aux habitants de l'Angoumois, retardèrent ou rendirent inoffensifs les premiers progrès de la réforme religieuse.
 
E n 1548, révolte des Pitauds de l'Angoumois et de l'Aquitaine, contre l'extension de la gabelle (l'impôt sur le sel) aux régions de l'ouest (1541). Les officiers de gabelle et les greniers à sel sont les premiers visés. Des villes comme Angoulême sont soumises à un siège, et certaines, dont Saintes, Cognac et même Bordeaux tombent entre les
mains des insurgés. La royauté doit faire intervenir la troupe, près de 150 pitauds seront exécutés mais en 1549, la gabelle est supprimée dans les régions qui se sont révoltées.
 
Carte des révoltes des croquants
 
L e Père André Thévenet, de l'ordre religieux des Cordeliers introduisit en 1556 le tabac en France et en planta dans la ville d'Angoulême.
 
A u XVème siècle la Réforme pénètre l'Angoumois qui sera touché par les guerres de religion.
 
I l est permis de supposer que la lutte eût été beaucoup moins acharnée et moins sanglante dans cette contrée, si les haines n'avaient eu leur principal aliment et la guerre son point de départ dans la malheureuse insurrection dite de la gabelle. Un impôt fort impopulaire, frappé dans les circonstances les plus défavorables, détermina un soulèvement presque général dans les campagnes.
 
Portrait du connétable de Montmorency
 
L a révolte trouva pour la diriger un gentilhomme d'une rare capacité, qui réunit sous ses ordres jusqu'à 50 000 hommes et fut pendant quelque temps maître de l'ancienne Aquitaine. C'était, sans doute, une immense calamité. Mais ce qui fut plus malheureux encore, ce fut de confier le soin de la répression à un homme aussi
inflexible dans son caractère, aussi implacable dans sa sévérité que l'était le connétable de Montmorency, Léonard Limosin. Il usa envers les insurgés vaincus de si terribles représailles. Il rendit si odieux le gouvernement au nom duquel il prétendait agir, que les populations se jetèrent avec une espèce de frénésie dans les voies d'opposition qui s'ouvrirent devant elles, et que le souvenir des atrocités dont le pays avait été le théâtre et la victime exerça une déplorable influence sur le caractère des habitants.
 
L e calvinisme, à dater de ce moment, prit des développements formidables. La noblesse, jalouse de la fortune inouÏe de la maison de Lorraine, fournit des chefs à l'insurrection qui se préparait. La Renaudie, l'âme et le héros de la conjuration d'Amboise (Les princes Bourbons, ecartés du pouvoir, voit d'un mauvais oeil la main
mise sur le pouvoir par la famille des Guise qui conseille le jeune roi François II. Ils décident de soustraire le roi à cette emprise. Un complot est alors mis en place pour capturer les Guise et les juger), était un gentilhomme de l'Angoumois. Les comtes de La Rochefoucauld, les barons de Duras furent des premiers à courir aux armes quand les religionnaires crurent venu le moment favorable de prendre l'offensive. C'est par la dévastation, le pillage, le meurtre et le sacrilège, que leurs premiers succès furent signalés. On se vengeait du connétable; Les insurgés de la gabelle prenaient leur revanche.
 
Portrait de Henri IV Portrait de Ravaillac
 
L es catholiques s'abandonnaient aux mêmes excès quand ils étaient vainqueurs; Les trêves, les traités de paix ne servaient qu'à masquer de nouveaux pièges et de nouvelles trahisons. L'état normal, c'était la guerre, et la guerre des grandes batailles, comme Jarnac et Moncontour, des sièges héroïques, comme ceux de
Saint-Jean-d'Angely et de La Rochelle, des grands capitaines, comme Condé, Coligny, Rohan, d'Aubigné, d'Anjou, La Trémouille, Matignon et les Guises. Les massacres de la Saint-Barthélemy vinrent mettre le comble à l'exaspération, et lorsque l'épuisement des deux partis, la mort de leurs principaux chefs, la politique conciliatrice de Henri IV, l'administration paternelle et éclairée de Sully ont partout ailleurs ramené le calme dans les esprits, le poignard d'un Angoumoisin, de Ravaillac, vient attester l'invincible obstination des haines et du fanatisme de sa province.
 
D e 1636 à 1637, révolte des croquants de l’Angoumois, de la Saintonge ou du Périgord
 
A  partir de 1635, les premiers colons "volontaires" français - essentiellement des agriculteurs d'origine normande, bretonne et charentaise - furent envoyés par la Compagnie des Isles d'Amérique dans les îles inhospitalières de Guadeloupe.
C 'est dans ces ferments de discorde toujours prêts à éclater, dans ces amas de rancunes toujours ardentes, que trouvèrent leur principal point Portrait de Marie de Medicis
d'appui et qu'établirent leur base d'opération les ambitions qui agitèrent les premières années du règne de Louis XIII. C'est l'Angoumois et la Saintonge que soulèvent Rohan et Soubise, à la nouvelle de l'union projetée entre le roi et l'infante d'Autriche. C'est sur les bords de la Charente que se rencontrent le maréchal de Bois-Dauphin et le prince de Condé, commandants en chef des deux armées. Quatre années plus tard, lorsque, dans un accès de dépit, Marie de Médicis quitte la cour, c'est à Angoulême qu'elle se réfugie, auprès du Duc d'Epernon, et c'est là que Richelieu vient négocier sa réconciliation avec son fils. La Fronde elle-même, enfin, si futile dans ses causes, inoffensive sur tant de points, d'une stérilité quasi ridicule presque partout, prend dans l'Angoumois les proportions d'une guerre sérieuse et aboutit à une sanglante bataille, perdue par le prince de Condé sous les murs de Cognac en 1651.
 
Portrait de Guez de Balzac A ngoulême qui devient dans la première moitié du XVIIe siècle un centre intellectuel et artistique, notamment par la présence de Guez de Balzac, le "restaurateur de la langue française" et de François VI de la
Rochefoucauld, auteur des célèbres "Maximes". Or après la révocation de l' édit de Nantes,en 1685, les Calvinistes doivent fuir et avec eux les papetiers convertis au protestantisme. La ville, dont le papier était exporté dans toute l'Europe, accusa le choc. Mais une tradition d'entreprise s'était installée et après l'industrie du papier naîtront d'autres spécialisations (fonderie, armement, faïence (Renoleau), sans oublier les fameuses pantoufles charentaises) qui permettront à la région de se développer.
 
D es agitations si continuelles et si profondes avaient depuis longtemps paralysé l'essor du commerce dans l'Angoumois; La révocation de l'édit de Nantes acheva de l'anéantir. Le règne pacifique de Louis XV et le commencement de celui de Louis XVI avaient été impuissants à réparer tant de maux. La révolution de 1789 fut accueillie
dans l'Angoumois avec un enthousiasme universel et saluée comme l'aurore d'une ère réparatrice. Toutes les rivalités locales s'effacèrent, les dissentiments religieux eux-mêmes furent oubliés. Les orages mêmes qui survinrent bientôt ne découragèrent pas les espérances des habitants. Il existe plusieurs rapports des commissaires de la Convention, envoyés en mission dans le département de la Charente ils sont unanimes dans l'éloge qu'ils font de l'esprit patriotique des habitants. L'Angoumois subit le contrecoup des grands évènements se déroulant à Paris et aux frontières mais en évita les abus et les dérèglements.
 
Découpage de la région Poitou Charente
 
E n 1790, le découpage des départements rattache les Saintongeais du sud au département Gironde et transforme le reste de la Saintonge, Aunis et Angoumois en Charente inférieure et Charente. Les deux nouvelles Charentes se sont toujours naturellement jalousées. L'une enviant à l'autre la richesse de son agriculture et
son Cognac (et aussi son pineau;)), l'autre, la belle robe bleue que compose la façade atlantique de la première; les îliens des colounies, Oléron, Ré, Aix et Ile Madame, quant à eux, se considérant comme une peuplade à part. Loin des querelles stériles sur les différences, notamment entre Aunisiens/Saintongeais et Charentais supérieurs/Charentais inférieurs. devenus maritimes, les régionalistes de cette terre ont coutume de dire que les deux Charentes ne sont en fait que des soeurs jumelles, les deux faces d'une même figure séparée par la ligne du Nez.
 
A u temps des Romains, la confédération des Santones avait, comme nous l'avons dit, fourni 12.000 combattants à l'armé de Vercingétorix, en 1793, le seul département de la Charente leva 10.000 hommes pour la défense de la République menacée. Depuis lors, le département n'a plus eu qu'un rôle passif dans les événements de l'histoire nationale.
 
Moulin de Fleurac
 
L e tournant du XVIIIème siècle transforma la région et la rendit prospère. L'amélioration de sa culture et le réveil de son commerce sont des bienfaits qu'elle doit à l'organisation moderne. L'aspect général du pays s'est déjà notablement modifié. On sent qu'une vie nouvelle circule dans ce corps rajeuni. L'application de la
vapeur a transformé, agrandi les anciennes industries et en a créé de nouvelles. Le nombre des filatures et des ateliers de tissage augmente de jour en jour. La distillation du vin et l'eau de vie qui en résultait entraînèrent la création des premières maisons de commerce de Cognac, alimentant, avec le bois et le sel, le commerce sur la Charente.
 
Papier à cigarette Le Nil
 
P ar son activité, par l'abondance des capitaux, et grâce au perfectionnement des voies de communication et des moyens de transport, le commerce étend d'année en année le rayon des débouchés de tous ces produits. Il fut encore renforcé avec la création par le marquis de Montalembert, en 1750, de la Fonderie de canons de
marine de Ruelle et le développement de l'industrie papetière de l'Angoumois, renommées depuis si longtemps
 
Fonderie de Ruelle
 
L es différents régimes qui se succédèrent au cours du XIXème siècle furent acceptés sans beaucoup de difficultés, malgré un courant bonapartiste qui se maintint pendant tout le siècle.
 
A lfred de Vigny séjourna souvent dans ce pays au "Maine Giraud" et Honoré de Balzac vint trois fois à Angoulême, ce qui lui inspira certains passages de son roman " Les illusions perdues ".
 
L 'édification du réseau ferroviaire au tournant du XIXe siècle changea complètement la physionomie économique du pays, entraînant le déclin des ports gabarriers charentais. L'agriculture et le commerce subirent une crise grave à la suite des ravages du phylloxéra. Le vignoble fut reconstitué en 1890 et les maisons de Cognac
se développèrent. L'industrie papetière se spécialisa peu à peu. La dépopulation commença à se manifester.
 
Port de l'Houmeau
 
A  l'écart des guerres de 1870-1871 et de 1914-1918, la Charente vécut l'occupation allemande, lors de la seconde guerre mondiale 1939-1945, et participa à la résistance (maquis aux confins de la Charente et du Limousin). Chasseneuil fût un haut lieu de la Résistance française. Les restes de 2255 héros de la Résistance y
sont enterrés, au pied d'un mémorial, une gigantesque croix de Lorraine inaugurée officiellement en 1951. Dans la région de Chasseneuil se sont illustrés les maquis Foch et Bir Hakeim. Divisé en deux par la ligne de démarcation, le département de la Charente s'est vite retrouvé en "première ligne" pour ce qui est de la résistance à l'occupant. Devenu avec le temps un des principaux foyers de Résistance, grâce à ses réseaux organisés et ses puissants maquis, il va contribuer fortement à la Libération de son voisin, la Charente-Maritime
 
A  l'issue de la seconde guerre mondiale, le département participa à l'effort de reconstruction. Les préoccupations d'un nouvel urbanisme se manifestèrent avec la prospérité économique revenue.
 
A près la crise industrielle des années 70, la région s'est reconvertie dans un nouveau créneau culturel : la bande dessinée, l'image, les festivals.
 
Jacque Chardonne  Félix Gaillard  Jean Monnet  François Mitterrand
 
L a littérature au XXe siècle est représentée en Charente par Jacques Chardonne, tandis que le monde politique est marqué par Félix Gaillard, plus jeune Président du Conseil de la IVème République, Jean Monnet, inspirateur du marché commun européen et François Mitterrand, Président de la République de 1981 à 1995.
 
F ort de son histoire, le département de la Charente possède un patrimoine très riche qui repose essentiellement sur le bâti et les sites : 154 monuments historiques classés dont une majorité d'églises (88) et de sites préhistoriques (22).
 
E n outre la Charente, qui se veut un département tourné vers l'avenir, privilégie les manifestations culturelles liées à la bande dessinée, à l'image et au son, en s'appuyant sur de nombreux festivals de renommée nationale, voire internationale : Salon International de la bande dessinée, manifestations autour du Centre National
de la Bande Dessinée et de l'Image, Festival du film policier de Cognac, Festival des musiques métisses, Festival musical Val de Charente, spectacles son et lumière des châteaux de la Rochefoucauld et Peyras, Circuit des remparts à Angoulême, Festival international de Folklore à Confolens.
 
C e progrès, tout sensible qu'il soit, n'est à nos yeux que le début d'une véritable renaissance. Les longues misères du passé avaient placé le département de la Charentais
Charente dans une infériorité relative contre laquelle protestent et les ressources de son sol et le génie de ses habitants. Cette surexcitation que nous avons indiquée, cette marche accélérée vers les conquêtes de l'avenir, ne s'arrêtera que quand la Charente aura repris sa place parmi les plus avancés et les plus favorisés des départements de la France.
L e caractère des habitants se dépouille petit à petit de tout ce qui pourrait faire obstacle à la réalisation de nos espérances. Cette paresse contemplative,
jointe à une grande instabilité dans les goûts et à un vif amour des plaisirs. Ces tendances superstitieuses s'alliant à un scepticisme religieux. Toutes ces inconséquences signalées par les vieux auteurs n'existent plus guère dans les villes, si elles se manifestent encore au fond de quelques campagnes. Partout on semble avoir conscience de l'avenir, et l'homme s'harmonise avec la nature qu'il embellit et qu'il féconde.
Sources :
Charente-Limousin
France pittoresque
La France au temps des Valois-Angoulême
Liste des comtes et ducs d'Angoulême
Goulebenéze
Langue poitevine saintongeaise
Clovis Ier, roi des Francs
La charente, mille et un bonheur à partager
Le fil de l'histoire
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